A l’occasion des jeux paralympiques le grand battage médiatique actuel fait découvrir à tout un chacun des « héros ».
Et c’est vrai que ce sont des héros, ces personnes qui ont dû se battre pour devenir ce qu’elles sont, des champions certes (et il ne faut pas leur ôter leur incroyable ténacité) mais surtout des personnes qui se sont souvent d’abord battues contre une société qui les ignore trop souvent.
Mais ces champions, tout extraordinaires qu’ils soient, ne doivent pas faire oublier tous les anonymes, ceux qu’on ne voit pas, qu’on n’entend pas, et qui, tous les jours doivent se battre pour arriver à se dépasser, à vaincre leur corps abîmé, et qui doivent se battre aussi contre l’ignorance, le mépris, le rejet.
On évoque en ce moment le prix exorbitant, le manque de prise en charge des équipements pour les sportifs. On oublie au passage que tous les autres, ceux qui ne seront pas des champions, sinon de la bataille individuelle qui les amène vers plus d’autonomie, ont aussi les mêmes besoins, et que se procurer le matériel ou le logiciel d’aide leur reste inaccessible très souvent.
Quand une MDPH refuse de financer, parce qu’il est trop vieux, une aide à la communication à un monsieur de 80 ans qui vient de se remettre d’un AVC, on mesure combien le discours actuel sur l’inclusion est complètement hors sol.***
Il faut d’ailleurs se demander si le prix souvent honteusement exagéré des équipements ne souligne pas l’hypocrisie d’une société qui, d’un côté, promeut l’inclusion, et qui, de l’autre, laisse à la seule loi de l’offre et de la demande la liberté des prix.
Les règlements, les normes, toute cette bureaucratie n’est pas toujours justifiée, et on oublie trop souvent qu’heureusement, les associations sont là pour rattraper les manques et même quelquefois pour remplir le rôle qui devrait être celui de l’état …
*** histoire vécue, heureusement IDEE ne propose que des outils gratuits, et six mois après, ce monsieur pouvait jouer au scrabble avec son épouse.